Suivant notre approche pratique et engagée du CRAVE, nous vous proposons une option qui s’offre aux immigrants afin d’intégrer le marché du travail du Québec d’une façon ascendante, plus rapide et moins coûteuse. Il s’agit des « métiers cachés » que nous appelons aussi « emplois cachés ». Ce sont toutes les activités professionnelles qui se situent au niveau technique, qui correspondent aux diplômes secondaires ou collégiaux tels qu’un DEP (diplôme d’études professionnelles) ou un DEC (diplôme d’études collégiales), et qui sont, souvent, au-dessous du niveau de carrière visée, soit les diplômes universitaires allant du baccalauréat jusqu’au postdoctorat.

Une fois la question de la langue résolue (lorsque c’est le cas), le premier réflexe de bien des immigrants est d’étudier au niveau universitaire en profitant des programmes comme celui de Prêts et Bourses du ministère de l’Éducation du gouvernement du Québec. Soit, ils refont la même carrière qu’ils ont déjà exercée dans leur pays d’origine ; soit, ils font un léger changement de profession ; ou s’ils sont assez jeunes, ils réalisent leurs études par la première fois.

Or, tout ce temps investi dans leurs études pour acquérir leur diplôme, puis cet endettement qui s’ajoute à la facture des coûts d’immigration ne leur garantissent pas de se trouver un emploi adéquat ; un job offrant la stabilité économique et financière recherchée.

Entre autres, cette difficulté pour décrocher un emploi pourrait s’expliquer par :

    • Une surqualification par rapport aux besoins du marché du travail ;
    • Le manque d’expérience québécoise ;
    • Les différences culturelles qui se traduisent par un savoir-être qui n’est pas adapté au nouveau milieu.
Les métiers cachés en action

Le parcours d’un immigrant, qui a étudié et déjà exercé une profession dans son pays d’origine, et qui choisit de faire son entrée dans le marché du travail québécois grâce à un métier caché ressemblerait à ceci :

  1. Il sélectionne une activité professionnelle technique : en lien direct avec sa profession et en demande.

Par exemple, une ingénieure pourrait se diriger vers des métiers comme électricienne ou plombière, tandis qu’un administrateur au niveau universitaire pourrait travailler comme adjoint administratif ou commis de bureau. D’autres métiers cachés seraient : soudeur-monteur, mécanicien d’ascenseur, électricien métro, technicien qualité et garantie, technicien en gestion de documents, contrôleur en énergie auxiliaire, camionneur, opérateur d’engins de chantier et réparateur de carrosserie.

  1. Il cherche un emploi ou, au besoin, suit des cours de courte durée (ou d’appoint), suffisants pour avoir les compétences ou les certifications nécessaires pour exercer le nouveau métier.

À noter que les coûts reliés à ces cours d’enseignement pour des métiers techniques en demande sont souvent assumés par le gouvernement, ce qui permet à la personne immigrante de mieux conserver ses finances pour de futurs investissements (achat d’une maison, études universitaires de haut niveau, etc.).

  1. Il décroche plus facilement un emploi dans le domaine en demande qu’il a choisi, encore plus dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre proposant des conditions de travail améliorées afin de retenir les talents qui se font rares.

De tels emplois offrent, fréquemment, des salaires d’environ 55 000 $ par année, ce qui correspond aujourd’hui (2022) au salaire moyen au Québec.

  1. Il acquiert de l’expérience ici, ce qui lui permet de :
    • Pratiquer et peaufiner son savoir-faire ;
    • Mieux comprendre les nuances culturelles ;
    • Développer un savoir-être adapté à sa société d’accueil ;
    • Vérifier les besoins et le fonctionnement de son secteur d’activité ;
    • Élargir son réseau.
  1. Il peut maintenant décider de continuer ses études à un niveau supérieur, peut-être même en gardant son emploi actuel à temps partiel.

Ainsi, il répond au principe selon lequel « on ne peut pas être au sommet sans passer par la base » et qui, dans la pratique, est observé au Québec.

En bref, tout en exerçant pleinement son droit de profiter des avantages offerts par le Québec, les métiers cachés serviraient à :

    • Se familiariser avec le milieu ciblé ;
    • Acquérir de l’expérience ;
    • S’insérer dans l’industrie ;
    • Éviter les dettes d’études ;
    • Connaitre le fonctionnement du système (d’études et de l’emploi).

Dans le monde d’aujourd’hui, l’excès d’information nuit à la capacité des individus à prendre de bonnes décisions. Cette réalité est plus qu’évidente dans le vécu des immigrants qui ne savent pas où se tourner ou quels conseils écouter parmi la myriade d’opinions sur le sujet. Gardez en tête que chaque cas est particulier, et que vous gagneriez toujours à avoir un suivi personnalisé afin de planifier votre parcours professionnel selon vos objectifs.